3e anniversaire de l’invasion russe: «La guerre continue», veulent rappeler des Ukrainiens au Québec

Le 24 février 2022, la vie de millions de personnes était chamboulée par l’invasion russe de l’Ukraine. Trois ans plus tard, le peuple ukrainien se tient toujours debout et rappelle que la guerre n’est toujours pas terminée, bien que les récents changements dans le paysage politique ne le rassurent en rien.
«C’était important de manifester pour rappeler aux gens que la guerre continue, qu’elle n’est pas terminée», a soutenu d’entrée de jeu la présidente de l’Alliance des Ukrainiens de Québec, Bohdana Porada, en marge d’une manifestation organisée dimanche à Québec.
Photo Agence QMI, MARCEL TREMBLAY
«Cette année, c’était particulièrement important compte tenu de la position très inquiétante et très inadéquate du président américain», a ajouté celle dont toute la famille est encore dans l’ouest de l’Ukraine, notamment près de Lviv.
Le consul honoraire d’Ukraine à Montréal, Eugène Czolij, a pour sa part tenu à rappeler que les visions des choses avaient bien changé depuis cette triste date, expliquant que l’Ukraine avait été en mesure de «balayer le mythe selon lequel la Russie serait une superpuissance militaire».
Photo fournie par EUGÈNE CZOLIJ
«Il y a trois ans, le Kremlin et de nombreux pseudo-experts occidentaux pensaient, à tort, que la Russie conquerrait l’Ukraine en seulement trois jours. Aujourd’hui, la Russie a besoin du soutien économique de la Chine, des drones iraniens et des soldats nord-coréens pour poursuivre sa guerre totale contre l’Ukraine.»
«Tout le monde doit réagir»
Bien qu’il estime qu’avec le soutien efficace et opportun de l’Occident, l’Ukraine vaincra et finira par libérer tous ses territoires, il se désole toutefois de voir que la désinformation russe continue d’avoir un aussi gros impact à l’international.
«[Comme] lorsque des individus occupant des postes élevés peuvent accuser faussement l’Ukraine d’avoir déclenché cette guerre», a-t-il répondu au sujet des récents propos du président américain, Donald Trump.
«Ces mêmes individus ne semblent pas comprendre une réalité très évidente, à savoir que si la Russie cessait d’attaquer, il n’y aurait plus de guerre et si l’Ukraine cessait de se défendre, il n’y aurait plus d’Ukraine», a-t-il renchéri.
De son côté, Bohdana Porada sonne l’alarme et martèle «qu’il faut réveiller la démocratie» avant qu’il ne soit trop tard.
«Tout le monde doit réagir. L’Ukraine ne se bat pas seulement pour son avenir, elle se bat aussi pour l’Europe. […] On demande la solidarité politique et le soutien militaire, surtout», a-t-elle conclu.
– Avec la collaboration de Jean-Philippe Guilbault